L’Acuponcture élucidée par la technologie
L’acupuncture, pratique millénaire de la médecine traditionnelle chinoise, a longtemps intrigué les scientifiques quant à son mode d’action. Bien que son efficacité pour certains maux soit reconnue, notamment par le National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis, les mécanismes sous-jacents restaient flous.
Traditionnellement, l’acupuncture repose sur l’idée que l’insertion d’aiguilles en des points spécifiques du corps influence directement des organes distants. Cependant, cette conception ne s’appuie pas sur des bases anatomiques reconnues par la médecine occidentale.
Des recherches menées conjointement par l’Université de Californie à Irvine et l’Université Kyung Hee à Séoul ont apporté un éclairage nouveau sur ce sujet. Les scientifiques ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour observer l’activité cérébrale de patients soumis à des séances d’acupuncture. Lors de la stimulation de points situés sur le bord des pieds, traditionnellement associés au traitement des affections oculaires, une activation spécifique des aires visuelles du cerveau a été constatée. Fait intéressant, ces mêmes régions s’activent normalement lors de la perception visuelle.
De plus, l’étude a révélé que l’intensité et la nature de cette activation variaient en fonction de la classification énergétique des individus, déterminée selon les principes du yin et du yang par des observateurs indépendants. Ces découvertes suggèrent que l’acupuncture pourrait exercer son effet thérapeutique en modulant l’activité cérébrale, laquelle influencerait ensuite les organes cibles. Cette modulation pourrait impliquer la libération de substances chimiques ou hormonales appropriées par le cerveau.
Ces avancées scientifiques offrent une perspective moderne sur les mécanismes de l’acupuncture, en intégrant les connaissances neurologiques aux pratiques traditionnelles. Elles ouvrent la voie à une meilleure compréhension et à une acceptation accrue de l’acupuncture dans le cadre des approches thérapeutiques contemporaines.
Cho et al (1998). New findings of the correlation between acupoints and corresponding brain cortices using functional MRI. Proceedings of National Academy of Sciences, 95.

Effets sur le système nerveux central
Des études utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ont montré que la stimulation de points d’acupuncture spécifiques entraîne des modifications mesurables de l’activité cérébrale. Par exemple, la stimulation de points liés à la vision active le cortex visuel, tandis que des points associés à l’audition influencent le cortex auditif. Ces observations suggèrent une connexion directe entre les points d’acupuncture et des régions cérébrales spécifiques, renforçant l’idée que l’acupuncture module l’activité neuronale pour produire ses effets thérapeutiques.
Modulation de la douleur
L’acupuncture est reconnue pour son efficacité dans la gestion de diverses douleurs chroniques, notamment les douleurs lombaires, cervicales et liées à l’arthrose du genou. Des recherches indiquent que l’acupuncture peut moduler la perception de la douleur en influençant les voies nerveuses et en régulant la libération de neurotransmetteurs tels que les endorphines, contribuant ainsi à un soulagement significatif des symptômes douloureux.
Perspectives anatomiques des méridiens
Bien que les méridiens soient des concepts traditionnels sans équivalent anatomique direct en médecine occidentale, des hypothèses récentes suggèrent qu’ils pourraient correspondre à des voies de circulation du liquide interstitiel. Des études ont observé que des points d’acupuncture spécifiques sont connectés à des réseaux de tissus conjonctifs facilitant la circulation des fluides corporels, offrant une perspective anatomique potentielle sur les méridiens et leur rôle dans la transmission des effets thérapeutiques de l’acupuncture.
L’acupuncture : des preuves qu’elle agit sur le corps et le cerveau
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