LÉGUMES « PAS » SI COMMUNS 

VERTUS ET PROPRIÉTÉS DES LÉGUMES DU JARDIN

Comme chacun le sait, les légumes sont une source importante de minéraux, de vitamines, de fibres et de nombreux antioxydants qui sont très bénéfiques pour notre santé. Leur consommation régulière peut aider à prévenir diverses maladies chroniques. Il est donc recommandé d’en manger chaque jour pour bénéficier de leurs nombreuses vertus.

Voici, un inventaire non exhaustif de légumes faciles à trouver et plutot bon marché, leurs petites histoires, leur origines et leurs vertus.

LE CHOU

Consommé depuis l’antiquité, à partir de formes sauvages originaires d’Europe de l’Ouest ou méridionale. Le chou possède de nombreuses vertus nutritives et médicinales. Pourtant il ne fait pas beaucoup partie de notre alimentation à cause de son odeur à la cuisson ou de sa digestion difficile.

On le considérait, comme le « médecin des pauvres ». Autrefois le chou rouge était employé en bouillon comme laxatif, cuit avec du sucre comme émollient. Contre les douleurs de la goutte et les rhumatismes on faisait des cataplasmes de choux cuits, mélangés avec des jaunes d’oeufs crus et du vinaigre.

De nos jours, le chou vert classique des jardins est toujours considéré comme souverain, lui aussi, contre les douleurs rhumatismales. Selon le docteur Jean Valnet, le chou parait avoir une affinité particulière pour les humeurs viciées qu’il oblige à sortir des tissus. Il semble même que l’application sur des points limités d’une affection étendue soit profitable à l’affection tout entière. Les toxines éloignées paraissent attirées par le chou. Ainsi le chou participerait à l’élimination des déchets de l’organisme, il favorise et accélère également la cicatrisation de plaies.

PROPRIÉTÉS

L’identification d’hormones végétales et de diffèrent éléments constitutifs des plantes a permis de donner une explication rationnelle à l’action de nombreux végétaux jusque la utilisés empiriquement. S’agissant de l’action du chou dans le traitement des ascites, on continue à avancer l’hypothèse d’un principe qui agirait sur la perméabilité des capillaires péritonéaux. Les guérisons obtenues par le chou concernent des affections très diverses. Telles que les plaies, douleurs rhumatismales, névralgies faciales, céphalées, ulcères de jambe, etc.

Pendant six cents ans, les Romains se servirent du chou, par voie interne ou en application externe pour toutes les maladies. Ils l’employaient comme purgatif, dépuratif, en préparaient des cataplasmes. Les soldats s’en servaient pour panser les blessures. Les applications de feuilles de chou peuvent être pratiquées pour soulager une foule d’affections. On n’en citera que quelques unes, les gerçures, contusions, plaies diverses, brulures, abcès, migraines, morsures d’animaux, etc. En usage interne, ses indications sont également multiples. On l’utilisait en effet de longue date pour soigner des affections respiratoires, gastriques, intestinales, ainsi que les anémies.

Il contient de très nombreuses vitamines, C,B1, B2, PP, D2, U, K, du soufre, du magnésium, du calcium.

LA CAROTTE

On suppose que la carotte vient du Moyen-Orient, puisqu’on y a retrouvé des traces de spécimens sauvages datant de deux mille ans. On l’utilisait essentiellement pour ses vertus médicinales, elle était alors, blanchâtre, fibreuse, dure, et difficile à consommer. Ce n’est qu’à la Renaissance qu’on améliora l’espèce pour la rendre plus savoureuse. Mais c’est à partir du milieu du XIXème siècle, grâce à des agronomes français, que la carotte acquiert sa belle couleur orangée et devient un des légumes les plus consommés en Europe.

Les feuilles de carottes sauvages étaient employées contre les hémorroïdes, soit en cataplasmes, les feuilles étant placées chaudes dans un linge, soit en bains de siège chauds, dans un seau hygiénique contenant les feuilles bouillies et l’eau de cuisson. La carotte cultivée a remplacé la carotte sauvage. Elle possède une action émolliente, diurétique et vermifuge. Considérée comme remède populaire par excellence contre la jaunisse, elle convient dans les cas d’irritation gastro-hépatique. Sa pulpe apaise les douleurs des brulures.

PROPRIÉTÉS

Elle contient une substance précieuse, la bêtacarotène, qui est transformé dans l’organisme en vitamine A. Elle prépare la peau à l’exposition au soleil, facilite le bronzage et prévient les allergies solaires. Sa consommation est utile en période de croissance car elle favorise l’assimilation des protéines et la constitution des tissus. Tonique, reminéralisante, antianémique, elle augmente le nombre des globules rouges et l’hémoglobine.

La carotte agirait également sur le taux du cholestérol sanguin. Selon une étude, l’enrichissement de l’alimentation, avec 200 g de carottes crues chaque jour, peut faire chuter de 11 % le taux du cholestérol. On attribue cet effet aux fibres solubles de la carotte, à certaines hémicelluloses qui limitent l’assimilation du cholestérol et surtout aux pectines qui ont une action séquestrante sur les sels biliaires et les acides gras. Ces pectines maintiennent le cholestérol dans le tube digestif l’empêchant ainsi de diffuser dans le sang. Elles modifient la viscosité des aliments présents dans le tube digestif, régularisant de la sorte l’absorption des graisses, du cholestérol notamment.

L’ASPERGE

LA PETITE HISTOIRE DE L’ASPERGE

Dans la tradition populaire, l’asperge, absorbée au début des repas, avait la faculté de faire uriner et de provoquer la « désobstruction du rein et du foie ». Les vertus de l’asperge sont connues depuis l’antiquité. Les Grecs l’avaient dédié à la déesse de l’amour, Aphrodite. Elle jouissait d’une très grande réputation comme plante médicinale. Elle était censée tout soigner, depuis les piqûres d’abeille jusqu’aux troubles cardiaques en passant par l’hydropisie et le mal de dents. On la considérait également comme un aphrodisiaque et on n’hésitait pas, pour cette raison, à boire l’eau dans laquelle elle avait cuit.

Les romains vantaient ce légume « pour la jouissance et l’amour ». L’asperge fait partie des plantes « exotiques » que la princesse italienne Catherine de Médicis apporte dans ses bagages lorsque, au XVIè siècle, elle traverse les Alpes pour épouser le futur roi de France, Henri II. Mais c’est au XVIIIème siècle que l’asperge utilisée couramment comme plante médicinale prendra le statut de légume réservé à l’élite. En effet, les asperges n’étaient pas prisées du peuple, éprouvé par un dur labeur et dont les besoins alimentaires ne pouvaient être satisfaits par ce légume peu calorique et peu nourrissant. Seule l’aristocratie goûtaient à ce mets précieux et délicat. Un siècle plus tard, Louis XIV accordera à son premier jardinier un titre et un lopin de terre pour le remercier d’avoir trouvé le moyen de cultiver ce précieux légume toute l’année.

SES PROPRIÉTÉS

L’asperge renferme de l’asparagine et du méthyl-mercaptan. C’est un dépuratif, un diurétique, un draineur hépatique et rénal. Riche en purines, ce légume doit etre consommé en faible quantité par les malades atteints de goutte. Les racines séchées de l’asperge officinale sont utilisées comme diurétique. Utilisées en décoction, elles servent à combattre l’embonpoint.

Elle contient également de la mannite, de la conniférine, des sels de potasse et une albumine végétale. Elle peut etre également prescrite en tant que sédatif de cœur.

On lui attribue également une action anticancéreuse. L’acide folique contribue à protéger l’organisme contre les cancers du poumon, du colon et de l’utérus. Le glutathion est une petite protéine et un puissant antioxydant. A ce titre, il aide à la défense des cellules contre le développement du cancer. Certains en ont fait leur cheval de bataille particulièrement en Allemagne. L’asperge est riche également en stéroïdes, phytoestrogènes, qui stimulent la production de testostérone.

REMÈDES DE GRAND-MÈRE

Pour soulager les voies respiratoires. Vous pouvez vous concocter une boisson à propriété médicinale à base d’asperges. Pour cela, hachez les asperges dans un bocal et couvrez de vodka. Fermez hermétiquement, puis laissez reposer ainsi dans un endroit frais durant 10 jours. Ensuite, jetez les asperges et versez 10 gouttes maximum dans un verre. Buvez cette boisson 3 fois par jour.

Traiter la dépression. Récoltez 2 grammes de la poudre sèche de la racine d’une asperge. Versez-la dans un grand verre d’eau, mélangez avec une cuillère à café et buvez cette boisson naturelle une fois par jour.

L’ARTICHAUT

D’après une légende grecque, Cynara, belle jeune fille, a résisté aux avances de Zeus. En colère, le Dieu l’a transformée en plante épineuse. Sa racine, cuite avec du vin, avait la réputation de boisson capable de faire uriner. Originaire des régions méditerranéennes, l’artichaut fut introduit en France par les guerres d’Italie Il contient du manganèses, du fer, de la vitamine A, de la vitamine B1, de la vitamine C.

On utilise ses feuilles pour soigner les maladies du foie et de la vésicule biliaire. Le constituant le plus important de cette feuille est le cynarine qui a la propriété de stimuler à la fois la formation et l’élimination de la bile. C’est un régénérateur de la cellule hépatique utilisé en cas de jaunisse et pour les suites de cette maladie, ainsi que chez les malades atteints de cirrhose du foie.

Il contribue également à lutter contre la constipation liée à l’insuffisance hépatique. Il contient dans ces cellules résinifères un suc trouble et résineux qui lui donne une action astringente et fébrifuge (combat la fièvre).

L’artichaut constitue une source élevée de fibres alimentaires avec 4,7 g pour un artichaut de taille moyenne. Il faut savoir qu’une alimentation riche en fibres variées est associée à un plus faible risque de cancer du côlon et aide à contrôler l’appétit en apportant plus rapidement un sentiment de satiété. Il est cependant important de noter que ces vertus n’existent si il est consommédes crus.

Heureusement, il existe des médicaments naturels, en gélules ou en comprimés et même en ampoules, pour le traitement de certains troubles et maladies tel que la cirrhose, les calculs biliaires et les troubles rénaux.

Attention

Sachez que l’artichaut est déconseillé aux femmes qui allaitent à cause de son action inhibitrice sur la sécrétion lactée.

L’OIGNON

On en faisait autrefois des cataplasmes pour le traitement des angines. L’oignon est une bactéricide très efficace qui protège contre les rhumes et les infections.

Il contient du soufre et de la silice. Il a pour effet de purifier le sang et de favoriser le drainage lymphatique. Ses principaux constituants sont du sucre, des vitamines A, B, C et des sels minéraux (sodium, potassium, phosphates et nitrates, fer, soufre, iode, silice).

C’est un stimulant général du système nerveux, hépatique, biliaire, un diurétique puissant, efficace contre les rhumatisme et un antiseptique contre les infections.En usage externe, c’est un émollient et résolutif, un antiseptique, un antalgique.

Mise en garde

La digestion de l’oignon peut parfois poser des problèmes de digestion, ballonnements, douleurs abdominales, troubles du transit et flatulences. Sa digestion peut déclencher un processus de fermentation qui perturbe le transit des personnes sensibles des intestins. La tolérance de l’oignon reste un facteur individuel. Il vous faut donc voir quel est votre seuil de tolérance. Si vous observez des effets digestifs indésirables, essayez de diminuer votre consommation ou de changer de variété. Les oignons se digèrent plus facilement cuits que crus.

Pour éviter d’avoir mauvaise haleine après avoir mangé de l’oignon il suffit de garder en mémoire les aliments qui vous aideront à vous débarrasser des substances sulfurées responsables de la mauvaise haleine comme le persil, les bananes et le kiwi. Après avoir mangé de l’ail ou de l’oignon, mâchez un peu de persil frais : efficacité garantie !

LE PISSENLIT

On l’appelle également dent-de-lion, florion d’or, eil de boeuf, salade de taupe ou tête de moine.

La racine pivotante du pissenlit secrète deux substances amères : la taraxacine et la taraxérine. Les propriétés diurétiques de la plante sont connues au point de lui avoir valu son ancien nom. En effet, on l’appelait au XVIIIe siècle,herbe urinara. Il était autrefois classé parmi les diurétiques.

Le pissenlit agit aussi au niveau digestif en augmentant l’écoulement de la bile et en stimulant les foies paresseux. Par son effet nettoyant le pissenlit permet l’élimination des calculs biliaires et rénaux. C’est un tonique amer, apéritif, draineur hépatobiliaire, décongestif, dépuratif sanguin.

En usage externe, le suc est employé en collyre et contre les verrues. Les décoctions de tiges, feuilles et boutons s’emploient contre les taies de la cornée, l’eau distillée, en lavage contre les tâches du visage.

A l’heure actuelle, la médecine traditionnelle a confirmé l’emploi de la racine comme cholérétique, diurétique et laxatif. Ce végétal entre dans la composition de plusieurs spécialités pharmaceutiques.

A LIRE

  • « La phytothérapie. traitement des maladies par les plantes » du docteur Jean Valnet aux éditions Maloine.
  • « Se soigner par les légumes, les fruits, les céréales » du docteur Jean Valnet aux éditions Livre de Poche.
  • « Les vertus des tisanes » d’Anne Lavérine aux éditions Livre de Poche.

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