PLANTES MÉDICINALES AZTEQUES

Ecrit par Théo

Lorsque les conquistadors arrivent à Tenochtitlan, aujourd’hui baptisée Mexico, en 1519, ils restent admiratifs devant l’immense marché de Tlatelolco. Outre l’abondance de fruits et légumes, d’animaux vivants, de plumes, de poteries et de minéraux, ils trouvent une rue des herboristeries avec toutes sortes de plantes médicinales et des spécialistes informant les clients sur la fonctions curative des feuilles, racines, écorces et autres fruits séchés.

Les Aztèques, préoccupés par leur santé, faisaient tout pour garder un corps et un esprit saints. Leur connaissances des plantes médicinales fut consignée dans des codex, manuscrits indigènes constitués de feuilles d’amate.

LE MAÏS, POUR LES SOINS DE LA PEAU ET CONTRE LES DIARRHÉES

C’était l’aliment de base des Aztèques, qui le consommaient sous toutes ses formes. Galettes, tortillas, tamales, tacos, boissons, comme les atoles, une bouillies de maïs à laquelle on ajoutait de la vanille ou du chocolat.

Du point de vue médicinal, la maïs grillé est reconnu comme un bon astringent. Il est donc conseillé en cas de diarrhées. Les cabellitos de elote ou cheveux de l’épi de maïs, préparés en décoction, s’avère être un excellent diurétique. Ils étaient recommandés par les médecins aztèques. Par des prises régulières en cas de calculs rénaux, maladie du foie, problèmes cardiaques et aussi contre la sciatique.

Quant à la pâte de maïs cuite, elle était appliquée en cataplasme sur le corps du malade pour soigner coups, blessures, tumeurs ou encore ulcères.

LE CACAO OU CHOCOLAT, L’ÉLIXIR DES EMPEREURS

Le xoco-atl que buvaient les Aztèques est une boisson froide, amère et épaisse. La poudre de cacao, est obtenue en grillant et en écrasant les fèves. Elle est mise à bouillir puis battue avec un fouet jusqu’à former une mousse épaisse. On y ajoute ensuite de la vanille, des piments, diverses fleurs et du miel. Les Aztèques connaissaient son pouvoir énergétique et équilibrant. Boisson très appréciée, le xoco-atl était souvent réservé à l’élite. On raconte que l’empereur Moctezuma en buvait jusqu’à cinquante gobelets d’or par jour.

Les thérapeutes traditionnels recommandent cette boisson pour soigner divers maux comme les dysenteries, les problèmes urinaires, les anémie ou faiblesse corporelle.

L’amande du cacao, quant à elle, a des propriétés sudorifiques. En décoction ou, appliquée sur la poitrine, elle peut calmer la toux.

Les graines de cacao, une fois moulues, constituent, mélangées avec de l’huile d’amande et de coco, une bonne lotion pour les peaux irritées. Quand au beurre de cacao extrait des amandes, il s’avère très efficace pour soigner les brûlures et les lèvres gercées.

LE MAGUEY, CONTRE LA DOULEUR ET POUR FAVORISER LA PRODUCTION DE SÉCRÉTION LACTÉE POUR LES FEMMES

Ce gros agave a de nombreux usages. En plus de ses feuilles charnues et tendres et de son cœur, consommés une fois cuits, le maguey fournit l’aguamiel. Ce liquide blanc, opaque, un peu sucré, est recommandé aux femmes qui viennent d’accoucher pour son pouvoir galactogène.

On attribue aussi à l’aguamiel, des vertus diurétiques, fébrifuges, antidiarrhéiques. Les médecins aztèques le recommandaient aux personnes souffrant de rhumatismes ou de problèmes rénaux.

De façon traditionnelle, les feuilles de maguey grillées sont appliquées en cataplasme sur des douleurs ou des blessures ou sur la poitrine d’une personne souffrant de bronchite. En laissant fermenter l’aguamiel, on obtient le pulque, boisson légèrement enivrante très appréciée des indiens. Boisson rituelle, boisson de fête, les Aztèques lui reconnaissaient également des vertus diurétiques.

PEYOTL, OLOLIUQUI ET DATURA, DES PLANTES SACRÉES

Le peyotl était la nourriture de survie des chasseurs-cueilleurs nomades. Ce petit cactus doté de plusieurs alcaloïdes, dont la mescaline, à en effet des propriétés stimulantes. Il permettaient de supporter la faim, la soif et la fatigue.

Chez les Aztèques, le peyotl était consommé par les chamans lors de rituels curatifs. Ils entraient en contact avec les esprits de la nature. Ils pouvaient voir dans l’autre monde et ainsi prédire l’avenir et diagnostiquer les maladies.

Considéré comme un puissant analgésiques, les médecins aztèques l’employaient pour soigner des blessures et supprimer la douleur. Il sert aussi d’anesthésiant avant une opération chirurgicale.

L’ololiuqui, appelé également serpent vert et le datura sont deux autres plantes analgésiques très puissantes. Comme le peyotl, l’ololiuqui est une plante sacrée, réservée aux chamans qui l’utilisent à des fins rituelles, curatives et pour diagnostiquer les maladies. Le datura, quant à lui, est employé uniquement dans des cérémonies d’initiation et pour des rituels très importants.

UNE PLANTE POUR CHAQUE MALADIE

  • Il y a l’hibiscus, pour améliorer la circulation sanguine et faire baisser la tension arterielle.
  • L’épazote, pour soigner les maux d’estomac et les vomissements.
  • Le tamarindo, comme laxatif et pour purifier le sang.
  • L’albahacar, digestif et diurétique.
  • Ou encore la manzanilla, comme sédatif général, pour faciliter la digestion, faire baisser la fièvre et calmer la toux.

LE NOPAL, UN ESPOIR FACE AU DIABÈTE ET AU CANCER

Ce cactus pousse aussi bien sur des terres arides que sur les hauts plateaux et on le trouve jusqu’à 1500 m d’altitude. Toutes les populations rurales du Mexique le connaissent et consomment régulièrement ses tendres raquettes grillées avec des oignons et des piments.

Dans la médecine traditionnelle, les raquettes de nopal sont appliquées sur les brulures ou les coups comme anti-inflammatoire et on s’en sert aussi pour désenfler les yeux.

Les fruits de nopal calment la soif, soignent la bile et les reins, en modérant la chaleur de l’urine, et font baisser la fièvre.

Recherches en laboratoire par l’IMSS, l’Institut mexicain de la sécurité sociale

Dans les années 1980, l’IMSS, l’institut mexicain de la sécurité sociale s’intéresse au nopal et à ses vertus. Des chercheurs constatent que certaines populations rurales consomment énormément de nopal pour prévenir ou pour soigner leur diabète.

Les chercheurs ont effectué des tests auprès d’obèses ou de diabétiques. Avec 100 grammes de nopal par jour durant 10 jours, le taux de glucose dans le sang a fortement diminué. On attribue cet effet aux fibres présentes dans les raquettes de ce cactus qui éviteraient l’absorption du glucose dans l’intestin.

D’autres recherches ont prouvé que sa consommation renforce aussi le système immunitaire et empêche le cancer de se développer.

Ces découvertes suscitent l’intérêt de nombreux pays mais la conservation du nopal reste un problème. Il faut en effet le sécher et le réduire en poudre et pour obtenir 1 kilo de nopal en poudre, il faut 15 kilos de nopal frais.

LE TEPEZCOHUITE, UNE ÉCORCE POUR SOIGNER LES BRULURES

L’écorce de cet arbre épineux est utilisée de façon populaire pour soigner les brulures et faciliter la cicatrisation des plaies de la peau.

Les propriétés médicinales de cette plante ont été révélées au grand public le jour où de la poudre de tepezcohuite fut utilisée pour soigner des milliers de brulés lors de l’explosion de l’usine de San Juan Ixhuatepec, dans l’état de Mexico.

Selon un médecin qui utilise cette poudre, « les résultats sont évidents. Au bout de deux à trois semaines, la croûte tombe et l’on constate que la peau brulée s’est reconstituée et qu’elle est presque lisse ».

Les labos pharmaceutiques s’intéressent de prés à cette « poudre de la peau » au fort pouvoir curatif dû principalement à l’action antibiotique et de régénération cellulaire.

LE JOJOBA, HUILE DE BEAUTÉ RÉGÉNÉRANTE

Cet arbuste vient des zones arides du nord du Mexique.

L’huile obtenue à partir de ses graines et contenue dans ses capsules a, depuis quelques années, un usage industriel et pharmaceutique.

En cosmétologie, l’huile de jojoba est utilisée pour adoucir la peau du corps et comme shampooing pour ralentir la chute des cheveux.

On peut aussi l’appliquer sur des blessures car cette huile possède des propriétés antiseptiques.

LE YAM OU BARBASCO, POUR ACCOMPAGNER LA MÉNOPAUSE

Le yam pousse dans les forets tropicales du sud-est du Mexique. De façon traditionnelle, les rhizomes servent de poison de pêche car ils contiennent des substances chimiques comme la saponine qui endort les poissons.

le yam sert comme remède contre l’arthrite, les rhumatismes et la goutte. En cas de diarrhées, les populations rurales de cette région préparent une décoction de morceaux de rhizomes avec trois feuilles de yam. Le tout macéré dans du vin blanc pendant douze heures.

Des recherches médicales sur sa structure chimique ont prouvé que les rhizomes de cette liane contiennent des stéroïdes, dont la diogénine, un précurseur de la progestérone. Les scientifiques préfèrent parler de phyto-modulateur car ses substances n’entrainent pas forcément d’augmentation significative de la synthèse hormonale. Mais elles modifient le nombre de récepteur hormonaux, aidant les femmes à mieux supporter la ménopause. Une chose est certaine, le yam présente des effets déstressants, améliore le tonus et l’humeur.

LA SPIRULINE, LE PLEIN DE NUTRIMENTS

Cette micro-algue bleue que les Aztèques nommaient teocuithatl et qu’ils consommaient mélangée à leur galettes de maïs, ou additionnée à une sauce pimentée, est une source très importante de protéines. Près de 70%, de minéraux, très riche en fer, elle contient huit acides aminés essentiels, sept vitamines et beaucoup d’antioxydants.

LA GRIFFE DE CHAT, PUISSANT SOUTIEN DE L’IMMUNITÉ

Cette liane pousse dans les forêts tropicales du sud-est du Mexique et au Pérou.

C’est une plante de grande valeur curative très utilisée par les chamans.

Elle stimule le système immunitaire, permet de contrôler le diabète, de réduire le stress et l’hypertension, et elle renforce tout l’organisme, procurant une sensation de bien-être.

LA PAPAYE

Ce gros fruit à la chair orangée contient une enzyme appelée papaïne qui à une action semblable à la pepsine.

On la recommande pour soigner les problèmes gastriques, et avec ses feuilles qui contiennent de la carpaïne.

On fait une tisane qui aide à soigner l’asthme et la bronchite.

La connaissance des plantes médicinales s’est transmise de génération en génération. Rien ne s’est perdu

Aujourd’hui encore, la médecine traditionnelle conserve une place importante. Surtout dans les campagnes où les gens préfèrent avoir recours aux « curanderos » et aux herbes curatives, plutôt que d’aller voir un médecin de type occidental.

A Mexico, en plein cœur de la ville, dans le marché de Sonora, les herboristes sont toujours présents avec leurs étals de plantes curatives.

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A LIRE

« Médecine traditionnelle au Mexique, des Aztèques à nos jours »

de Martine Pédron aux éditions Dangles.